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Le
Burkina Faso et son histoire
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Histoire
du Burkina Faso
La majeure partie du pays est peuplée de
descendants de l'Empire Mossi, fondé par des cavaliers arrivés du Ghana
voisin au début du XVe siècle. Contrairement à ce que connurent d'autres
pays d'Afrique, avec la création d'un système de villages non hiérarchisés,
les Mossis instaurèrent au Burkina des empires extrêmement structurés.
Ils fondèrent des tribunaux, des organes administratifs, des ministères
et une cavalerie chargée de les protéger. Elle se distingua notamment
en menant une résistance acharnée contre les attaques lancées par les
musulmans des pays voisins. La situation resta relativement stable en
Haute-Volta (l'ancien nom du pays) jusqu'à l'arrivée des Français en
1895. Déjà établis dans cette partie de l'Afrique, ils décidèrent d'étendre
leur administration à cette région et morcelèrent le pays. Des territoires
furent ainsi rattachés à Mali, au Niger et à la Côte d'Ivoire. Enfin,
de nombreuses populations de la Haute-Volta furent transplantées en
Côte d'Ivoire pour travailler dans les plantations coloniales. Pendant
les 60 années suivantes, la Côte d'Ivoire restera le pays privilégié
de la région et la Haute-Volta, le parent pauvre et peu pris en considération.
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Lorsque les empires coloniaux commencèrent à s'effondrer
dans la première moitié du XXe siècle, la Haute-Volta réclama son
indépendance avec la plus grande virulence. En 1960, Maurice Yaméogo,
de l'ethnie des Mossis, devint le premier président élu du pays. Il
s'octroya malheureusement des pouvoirs et des prérogatives peu compatibles
avec la démocratie. Ses mesures politiques désastreuses et la corruption
conduisirent à des manifestations et des émeutes. Yaméogo fut renversé
par un coup d'état en 1966, accusé notamment d'avoir détourné l'argent
public à son profit. Pendant près de vingt ans vont se succéder coups
militaires et gouvernements qui tenteront à chaque fois de rétablir
un ordre précaire, jusqu'à l'arrivée au pouvoir du socialiste Thomas
Sankara. Sankara entreprit de profondes transformations. Il commença
par rebaptiser son pays Burkina Faso (Burkina signifie "terre des
hommes intègres" et Faso "terre de nos ancêtres"), puis se lança dans
des réformes radicales. Il organisa des campagnes de vaccination des
enfants contre la rougeole et la fièvre jaune, forma des médecins
locaux dans tous les villages, construisit 350 écoles, diminua les
privilèges et les dépenses des membres du gouvernement, commença la
construction d'une voie ferrée jusqu'au Niger et repeignit Ouagadougou
en blanc. Ces mesures audacieuses le rendirent très populaires auprès
des Burkinabés, mais n'améliorèrent pas ses relations avec les élites.
Un vague de protestations ébranla les classes les plus aisées lorsqu'il
réduisit de 25 % les salaires des membres du gouvernement. Quant aux
chefs des différentes ethnies, ils redoutaient que son habitude de
consulter le peuple ne finisse par nuire à leur autorité ancestrale.
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De leur côté, les pays occidentaux
n'appréciaient guère l'amitié affichée par Sankara pour le colonel
Kadhafi, ni ses déclarations dénonçant l'impérialisme occidental.
Ses jours étaient désormais comptés. Le capitaine Blaise Campaoré,
son camarade politique et plus proche conseiller, fomenta en 1987
un coup d'état qui se termina par une fusillade dans laquelle fut
tué Sankara. Campaoré s'empressa de rétablir les salaires ministériels
à leur niveau antérieur et diminua les aides alimentaires. Ces mesures
ont exacerbé le sentiment de malaise ressenti par la population.
Les citoyens bafoués regrettent Sankara, les états-Unis désapprouvent
les bonnes relations que le pays entretient avec le Liberia. Campaoré
est en outre vivement critiqué par la population depuis l'assassinat
du journaliste Norbert Zongo et son gouvernement semble particulièrement
désorienté. Les relations avec la Côte d'Ivoire se dégradent avec
l'expulsion de près de 12 000 paysans burkinabés, qui se sont réfugiés
aux environs de Gaoua. En 2004, les relations reprennent avec, notamment,
la réouverture de la ligne ferroviaire entre les deux pays. Lors
des élections présidentielles de novembre 2005, Compaoré est réélu.
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